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Photo YPP Yvan Pitteloud 

Elle nous promet la Lune ....   

                                                              ... Elle nous donne Neptune ...   

Ce texte a été écrit par 3 jeunes auteurs
âgés de 13 à 15 ans, à l'occasion de l'anniversaire
de
Nicole Coppey en décembre 2007.
Regards croisés de 3 de ses élèves
avec qui elle a partagé de multiples projets
et une connivence réciproque.

 

Ô toi, lecteur, qui ce texte t'apprêtes à lire,
Songe - afin de ne pas provoquer ton ire -
A la difficulté de narrer tant de faits
- « Exploits » serait sûrement plus approprié -
En une poignée de mots, de strophes et de lignes
Que les trois auteurs, pour être de ce nom dignes,
Ont combattue sans cesse, pour t'offrir, lecteur,
Un texte qui peut-être fera ton bonheur.

Accorde-nous donc ta bienveillante clémence !
Et que ces propos obtiennent ton indulgence.
Ne nous condamne pas d'avoir un fait omis.
Car ici l'erreur est forcée, je te le dis !

Il était une fois, très loin dici,
dans la prairie verte et fraîchement
coupée de la pédagogie musicale,
une fille appelée

Noble-et-Inégalable-Championne-dont-l'Originalité-Légendaire-est-Extraordinaire.

Son nom étant un peu long,
il s'abrégea peu à peu par ses initiales :

 

 

 

N.I.C.O.L.E.

Très vite,
elle découvrit les joies et les plaisirs de la Musique ;
il ne lui fallut que quelque temps pour décider
de faire carrière dans la pédagogie musicale.
Pendant des années, ce ne fut que dur labeur et travail acharné.

 

 

 

Un jour, par un ensoleillé matin d'été, elle obtint la possibilité d'ouvrir sa propre école,
"Un, Deux, Trois, Musiques..." en prenant, au départ, comme seul et unique objectif de n'instruire que sa fille et son fils. Partant donc de ses modestes mais, avouons-le, osées bases, elle ne pensait pas du tout en faire une école incontournable de tout public cherchant à s'instruire musicalement. Elle vivait donc simplement, mais avec beaucoup de bonheur, sans se soucier de quoi que ce soit.

 

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Mais hélas ! elle tomba bientôt malade...

En effet, le germe de la folie, cette terrible maladie incurable qui va s’empirant au fil des années, ne tarda pas à s’installer confortablement chez cette victime de choix. Aussi, ne vous étonnez pas de retrouver, moins de trois mois après l’ouverture de l’école (qui se voulait, rappelons-le, familiale...) pas moins de deux-cent-cinquante enfants sur scène, répartis en registres instrumentaux et entamant en choeur des chants de Noël.

Ils faisaient face à un public entièrement conquis à leur cause, pour ne pas dire hystérique. Des parents, des frères, des fans inconditionnels, des plombiers, des grands-parents, des présidents, des visseurs de bouchons de tubes de dentifrices, des phacochères, des avocats, des lanceurs de javelots, des doyens, des pneumologues, tous étaient tatoués aux couleurs de l’équipe locale et la supportaient en entonnant à gorge déployée l’hymne qui avait tant de fois fait tremblé ce stade mythique, ponctué d’une impressionnante ola, le tout accompagné par la délicate sonorité de la corne de brume.

 

 

Penchons-nous d’ailleurs sur le témoignage particulièrement poignant de la principale intéressée, qui déchargea sa conscience en me confiant ces propos émouvants:

« Quand j’me suis retournée et qu’j’ai vu tout c’monde serré comme des sardines, j’me suis dit :
Ma vieille, t’as qu'à assumer !
 » 

Et elle le fit...

 

Ce défi excessif, n’ayons pas peur des mots, qui aurait osé le lancer ? Personne ! Le relever ? UNE personne...

 

 

Vous me direz peut-être que ce n’est là qu’une folie parmi d’autres (que les doigts des mains et des pieds des participants à la première Heure Musicale ne suffiraient pas à les recenser). Cependant, elle mérite toute notre attention, en tant que première d’une grande lancée. Oh, bien sûr, faire danser son directeur avec les enfants lors de cours ouverts peut exhaler un fin filet de non-conformisme pittoresque, mêlé à une atypie toute exotique.  

 

Toutefois, la tumeur maligne de la folie ne s’est solidement ancrée chez notre sympathique aventurière, justicière et protectrice des faibles, Nicole pour les intimes, qu’avec cette parenthèse piquante de la première Heure Musicale, première d’une lignée de plus de 150.

 

 

 Je profite de l’occasion pour rappeler à nos estimés lecteurs que la maison
« Un, Deux, Trois, Musiques... » conseille vivement l’utilisation du terme « Heure Musicale » à celui d’« auditions », en dépit de certains, encore épargnés par la fièvre undeutroimusiquesque (nom savant : fiebrus follius rones musa undostres). Cela éviterait à nos honorables lecteurs un séjour inutile dans un établissement hospitalier.
Merci de votre compréhension.

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Pour comprendre la personnalité quelque peu incompréhensible de celle-à-qui-rien-n’est-plus-fou-que-manquer-de-folie pour les intimes, (pour les autres, c’est simplement Super-woman), pour cerner sa folie, penchons-nous sur ses fruits. Si l’arbre est malade, comment les fruits peuvent-ils être sains ?... Et en effet, toute la folie de l’initiatrice est reflétée dans ses projets.

 
 

Penchons-nous donc sur deux de ses indénombrables résultantes : premièrement, le Jury d’Enfants

 

Entre expérience unique et lourde responsabilité, le Jury d’Enfants est un projet qui a émergé d’une rencontre entre deux génies : N.I.C.O.L.E. et Maître Shlomo Mintz, violoniste qu’on ne présente plus, et également président du Jury International du Concours de violon Sion-Valais. Le Jury d’Enfants, créé en première mondiale en 2003, est composé de neuf jeunes d’âges différents, choisis au préalable selon des critères encore tenus secrets à ce jour, puis entraînés pendant des mois à l’écoute des oeuvres du concours. Le mélange de concentration, de travail, mais aussi de rigolade et d’amitié qu’est le Jury d'Enfants fait en partie la renommée du Concours International de violon Sion-Valais.

 

 

"Un jury d’enfants complète le jury international au concours de violon de Sion-Valais
et décerne son prix au candidat choisi au terme de la finale."

 

Pour certains, le jury se résume à cette piètre phrase théorique. 

 

 

 

Pour d’autres, c’est à la fois une expérience inoubliable, des découvertes à perte de vue et des souvenirs indélébiles. Car en dehors de l’aspect technique, il y a tout un monde instinctif et authentique qui donne au jury son aspect unique. Un monde indescriptible mais indispensable, sans lequel cette aventure ne serait sans doute pas ce qu’elle est. Et ce monde, c’est elle qui, avec son entrain et son énergie habituelle, l’a imaginé et conçu. Tout au long de la préparation, elle a construit au sein du groupe une atmosphère digne du jeu du gagnant du concours 2007, un milieu où l’on trouve toujours quelque chose à apprendre ou à découvrir, et où tout le monde a son mot à dire. Chacun respecte l’avis des autres. Car en Musique, comme elle le dit si bien, personne n’a tort.

 

Elle a voulu apporter une vision jeune et spontanée
dans l’ambiance sérieuse d’un concours de violon.

Elle a voulu prouver que la Musique parvenait aux oreilles
des plus jeunes comme à celle des professionnels.

Elle a voulu montrer que parfois l’instinct surpasse le réfléchi.

 Mission accomplie. Une fois de plus.  

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Deuxièmement, nous ne pouvions omettre de nous intéresser à l’incontournable Quatuor 4Ygrecs...

 

 

Imaginez, chers lecteurs et chères lectrices, quatre jeunes musiciens élevés, depuis toujours dans la musique par N.I.C.O.L.E.

Prometteur, non ? Quatre fois plus de folie, d’originalité, de création, d’audace, d’imagination, d’humour, de fantaisie, de rythme, de musique. Unique, c’est le seul adjectif approprié pour décrire ce groupe. Unique en son genre, unique dans ses oeuvres, unique dans ses interprétations, unique grâce (encore et toujours) à elle.

 

Nicole a montré à ces jeunes que pour réaliser des performances, parfois il faut oser présenter des idées différentes, oser être fou. Et ça a marché. Qui aurait imaginé tenir en haleine des spectateurs fascinés durant une heure quinze en faisant de la musique avec des bibelots du quotidien ? Certainement pas un individu ordinairement constitué. Elle oui. Et elle a eu raison, encore une fois. Elle a poussé ces quatre jeunes à exprimer leur talent à travers de la musique pas comme les autres. Et ils se sont pris au jeu. Dans leurs spectacles, il n’y a rien d’ordinaire ou d’insignifiant. C’est cela qui crée la différence et qui fait qu’on ne se lasse jamais. Car à chaque représentation, ils nous éblouissent avec de nouvelles idées, des idées que le commun des mortels ne connaît pas encore ou n’aurait pas imaginé...

 

 

Nous allons constater le résultat à l’issue d’un test d’une simplicité remarquable mais d’une efficacité considérable :

donnez à un individu normalement constitué un objet quelconque (un crayon, par exemple). Que va-t-il en faire ? C’est évident, allez-vous me dire, il va écrire avec.

Donnez ce même crayon à un membre du quatuor 4Ygrecs et il trouvera la solution pour « enmusiquer » l’objet et en faire un instrument. C’est ce qui arrive lorsqu’on a été touché par le syndrome Nicolcoppeyiste. Chaque chose a son utilité première, mais on cherche à aller toujours plus loin, à approfondir notre pensée. Mais bon, ne nous attardons pas sur des analyses psycho-médicales qui ne nous mèneraient à rien.

 

 

  Et les 4Ygrecs ont plus d’une folie dans leur poche...  

 

  Pour certains, les 4Ygrecs ne sont que quatre adolescents, un peu fous, qui s’amusent à faire des sons avec des objets de la vie de tous les jours. Détrompez-vous, ces gens-là n’ont pas du tout tort... En effet, à la base, il s’agissait de quatre amis qui se rencontraient pour s’entraîner sur des créations de Domitille Coppey et qui les présentaient, par la suite, lors des Heures Musicales, dans le cadre de l’école "Un, Deux, Trois, Musiques...". Ils ne croyaient donc pas, au départ, séduire un plus large public que les parents des jeunes musiciens qui se produisaient sur scène. Et pourtant, aujourd’hui les 4Ygrecs gravissent les marches de la célébrité musicale, ayant déjà donné de nombreux spectacles à l’étranger !   

 

 

Pour ma part, je n’oserais pas ambitionner
qualifier ce groupe.

Aussi, donnez plutôt un coup d’œil
sur cette lettre :

 

Voyez maintenant
la réponse du père Noël :

 

A travers ces propos fort émouvants, comprenez donc l’incompréhensibilité de son caractère.
Si ces éléments n’ont pas l’ambition de vous faire cerner toute la question, ils placent une première pierre à l’édifice.

Un autre point fort de sa personnalité
(le vocabulaire n’est pas bien choisi :
ça laisse supposer qu’elle a des points faibles...)
est tout à fait démonstratif de sa philosophie.

Il se résume en ces termes :

Ne donnez jamais d’idées à Nicole
« par pure plaisanterie ».
Elle crochera à coup sûr, et même,
sachant cette idée « irréalisable »,
elle la réalisera avec d’autant plus de conviction.

Ne tentez en aucun cas des propositions comme
« On pourrait essayer de faire en concert sous l’eau, non ? »
Vous pouvez être sûr de trouver une invitation
portant le titre « concert aquatique » dans votre boîte aux lettres
quelques semaines plus tard... 

 Il est maintenant temps d’apporter la conclusion à notre conte :

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Quelques folies plus tard, lors d’une matinée pleine de nouvelles idées, Nicole décida de s’installer définitivement au pays des notes, dans un magnifique château, pour veiller sur son école et mener toutes les autres facettes de sa vie exceptionnelle. Elle ne s’apercevait même pas qu’elle avait accompli des exploits sans pareils, que personne avant elle n’aurait osé imaginer.

 

Elle avait prouvé qu’avec sa propre vision des choses, des idées plein la tête et une volonté de fer, on pouvait facilement arriver à toucher les étoiles...

 

 

 

   

Et c’est ainsi, entourée de tous ses petits virtuoses à qui elle avait transmis sa passion pour la Musique, que Nicole vécut heureuse jusqu'à la fin des temps...

  

Euuhhhh.... Permettez-moi, éminente collègue co-rédactrice, de contredire vos propos (puissent nos chers lecteurs excuser cette petite querelle interne, qu’elle n’influence en rien leur lecture que nous espérons attentive). Je crois en effet qu’il est de mon devoir de rappeler que Nicole ne pouvait se contenter d’une fin « à l’eau de rose », passive et sans événements. Comme elle le dit si bien : « Dans la vie, faut que les choses soient épicées. » (La rédaction peut d’ailleurs vous certifier que l’espérance de vie d’une salière employée par notre héroïne préférée ne dépasse jamais trois jours. Soit dit en passant...)

Car en effet, la folie ne cessa pas faute de fous. Au contraire ! Ses dernières folies ne sont pas racontées ici. Ni toutes celles futures. Car n’oublions pas que tout ceci n’est que passé, ou au mieux présent. Et la personne dont il est question ici en a horreur. Pourquoi se retourner vers le passé, s’en plaindre ou s’en satisfaire, alors que le futur nous offre des perspectives si réjouissantes ? Sommes-nous trop faibles pour accomplir des choses meilleures encore par le futur ? Que peu d’estime avons-nous de nous-mêmes ! Croire que la plus grande partie de notre vie appartient au passé et que nous avons déjà atteint notre apogée, quelle absurdité ! Le passé n’est-il pas une simple brique qui constitue la base d’une pyramide infinie, et dont tous les étages supérieurs relèvent du futur ? Nous tournons-nous vers notre passé par peur de voir notre futur en face ? L’expression « Musique d’avenir » trouve-t-elle ses origines dans ces questions ?

Pour notre charmante protagoniste, les réponses sont claires.
Aussi, peut-être est-ce une offense que nous lui avons faite d’avoir retracé son passé sans avoir rendu compte de son futur...

 

Ô lecteur, souviens-toi de ce récit de folies.

Qu’il éveille en toi une envie de fantaisie.

Tout cela n’a l’air que d’un innocent conte,

Mais n’oublie pas, ce monde est sans torpeur aucune !

Rappelle-toi de sa devise qu’elle énonce, telle un fier archonte :

« Si tu ne rêves pas d’aller sur le Soleil, comment veux-tu arriver jusqu'à la Lune ? »... 

 

 

 

Les auteurs

 

Marc Varone 13 ans

Jessie Vergères 13 ans

 Timothée Coppey 15 ans

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