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  Numéro 5 / 2004
 
Nicole Coppey

La personne en formation, la personne en devenir

Que nous parlions de musique à l’école ou d’école de musique, il s’agit de placer la priorité : "la personne en formation, la personne en devenir". Le devoir de l’éducateur étant de guider la croissance harmonieuse du corps et de l’esprit chez cette "personne en formation".
La musique à l’école s’adresse à tous les enfants, avec des attentes variées et des niveaux différents. Les objectifs doivent par conséquent être larges et correspondre à ces caractéristiques. L’aspect social peut ici prendre une forme très intéressante. La musique peut devenir un moyen efficace pour souder une classe.
Dans une école de musique, le pédagogue rencontre ses élèves en individuel ou en collectif personnalisé. Ceci permet d'aller plus loin dans le développement de sa vie intérieure, car il est alors possible de recourir aux moyens affinés de la musique. Le professeur "spécialisé" ne voit par contre ses élèves qu’une fois par semaine, généralement en fin de d'après-midi. A ce moment de la journée, les facultés intellectuelles sont davantage tournées vers la créativité et la mémorisation intuitive que vers la concentration et la logique mathématique. Les moyens d'enseignement doivent par conséquent être adaptés.
Musique à l’école et école de musique ont donc une mission commune : la formation harmonieuse du corps et de l’esprit, chacun selon ses objectifs propres : les objectifs "généraux" de la musique à l’école et les objectifs "spécialisés" de l’école de musique.

RMS page 21

 

Martine Wirthner

Les tribulations de l'objet d'apprentissage musical

Les Journées francophones de recherche en éducation musicale (JFREM) ont connu, les 26 et 27 mars dernier, leur cinquième session à Fribourg. Ces journées réunissent à chaque fois entre trente et quarante personnes en provenance de Suisse, de France, de Belgique et du Québec, pour travailler sur un thème particulier. Cette année, les organisateurs ont voulu cerner l'objet de l'apprentissage musical comme tributaire des contextes d'action dans lesquels il se déploie. Deux conférences ont abordé l’aspect historique de la problématique, en montrant comment l’enseignement de la musique a évolué dans le temps au travers de deux exemples : les écoles de musique espagnoles et les fanfares vaudoises.
Puis, dans le cadre d'ateliers, plusieurs intervenants, partant de leur expérience personnelle, ont montré d'une part ce que deviennent certains objets d'enseignement musical lorsqu'on part à leur découverte au sein même de leur lieu de vie sociale et culturelle (à l’opéra ou dans les salles de concert), et ont décrit d'autre part ce que deviennent certains objets - comme le jazz ou les musiques traditionnelles - lorsqu'on les déplace de leur milieu d'origine vers un lieu de formation pour en faire des objets d'enseignement institutionnalisés.
Lors de la seconde journée de travail, une "table ronde" a permis à Thomas Bolliger, G.-A. Schertenleib et P. Martignoni, engagés dans la formation d'enseignants de musique en Suisse romande, de présenter la situation de la formation musicale dans leurs institutions.
J.-L. Leroy, professeur de musique au Collège de Sancerre en France, a présenté ses travaux sur une conception de l'appréhension des phénomènes musicaux à partir d'une théorie générale des systèmes vivants. Quant à J. Hoskyns, professeure à l'Université de Birmingham, elle a présenté les résultats de recherches réalisées à l'intérieur d'un projet intitulé «"Connect ", qui place des étudiants et des professeurs de musique de Conservatoire dans des situations d'enseignement à l'intention de jeunes de milieux sociaux défavorisés.
Claude Dauphin, professeur à l'Université du Québec à Montréal, a donné une conférence publique en marge des JFREM où il a fait un tour d'horizon des principaux changements que l'école connaît actuellement, puis en a tiré des conclusions sur l'éducation musicale.

RMS page 7, 10


Bernard Laronde

Création du grand spectacle Landwehrland à Fribourg

La Landwehr - prestigieuse harmonie de l’Etat de Fribourg de près de 90 musiciens - fête son 200e anniversaire. Pour l’occasion, une œuvre a été commandée au compositeur vaudois Thierry Besançon, sur un livret de Örs Kisfaludy.
Les représentations de "Landwehrland", production qui rassemble plus de 600 personnes, auront lieu les 3 juin et 2 et 3 juillet à la Patinoire de Fribourg qui accueillera plus de 2300 spectateurs par représentation.
Dans ses œuvres pour harmonies, Thierry Besançon met un point d'honneur à ce que la sonorité d’ensemble se rapproche plus de celle de l’orchestre que de celle des fanfares. Sa musique ne cesse de moduler et il choisit certaines tonalités non pour le confort des exécutants, mais parce qu’elles sonnent claires. L’auteur a aussi un faible pour l'art du soprano et en particulier pour celui des coloratures à la manière de Rossini. Il a trouvé en Sophie Graf l'interprète idéale.
Pour Thierry Besançon, la musique doit rester accessible à chacun. S’il faut un mode d’emploi pour la comprendre, c’est que le chemin suivi n’est pas le bon. Pour Landwehrland, la partition est descriptive. Elle crée des atmosphères parfois cocasses, en lien avec l’humour du livret de Örs Kisfaludy.

RMS page 9

     
 

Bernhard Billeter

Formation professionnelle des musiciens en Suisse : le point sur la situation

Reconversion en cours des conservatoires en hautes écoles de musique, convention de Bologne, eurocompatibilité : ces mots clefs nous rappellent que le monde de la formation professionnelle est en pleine mutation. Beaucoup se demandent avec inquiétude sur quoi déboucheront ces transformations. Il nous a donc paru utile de faire un bilan intermédiaire de la situation. Texte intégral

 


Comptes rendus

  • Cully jazz 2004, carnet de bord
  • "La musique en mouvement" - Exposition Jaques-Dalcroze à la Fondation Louis-Jeantet de médecine à Genève