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  Numéro 01 / 2005
 

Nicole Coppey

Démocratiser la musique classique ou, tout naturellement, l’humaniser

La musique dite " classique " ne parle pas forcément à chacun. Cette apparence élitaire est cependant contraire à l’essence même de la musique, qui est profondément humaine, puisqu’elle s’adresse à l’être tout entier : à ses sens, à son cœur, à son esprit. Il est donc légitime de demander comment lui redonner un large écho dans la population.
Populariser la musique classique ne signifie pas la rendre moins digne, ne pas la respecter à sa juste valeur… mais bien la rendre vivante et communicative au plus grand nombre. La démocratiser, va la rendre accessible à toutes tranches d’âges et tous niveaux sociaux et stimuler la découverte et la curiosité. L’humaniser va apporter la vie et la communication. Yehudi Menuhin a popularisé la musique classique en créant l’émotion dans ses interprétations, au service de l’humanité.

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Jean-Damien Humair

Une fabrique d’ingénieurs en musique ? L’EPFL s’ouvre à la musicologie

L’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne a créé il y a un peu plus de deux ans un Collège des humanités qui propose une vingtaine de disciplines à ses futurs ingénieurs. L’idée est d’aiguiser leur sens critique ou éthique, ainsi que leur esprit d’ouverture. Parmi ces disciplines figure la musicologie. Notons que l’EPFL continuera à ne décerner que des diplômes d’ingénieurs. Les cours de sciences humaines ne constituent qu’une facette du cursus et il ne sera pas possible d’en sortir avec une licence en musicologie. Néanmoins, il est possible de suivre un parcours de musicologie à l’EPFL tout au long des cinq années d’études qui conduisent au master. Et c’est également le cas depuis cet automne à la Faculté des Lettres de Lausanne.
L’engagement des enseignants s’est fait en partenariat avec l’Université de Lausanne, qui a créé un poste de musicologue, occupé par Georges Starobinski. Un professeur invité, Brenno Boccadoro, vient prêter main-forte au titulaire du poste. L’équipe est complétée par un assistant, Adriano Giardina.
L’enseignement destiné aux futurs ingénieurs est forcément moins technique que dans un véritable institut de musicologie : impossible d’envisager une analyse détaillée de partition, par exemple. Mais les professeurs n’y voient pas une véritable contrainte et apprécient d’aborder aussi la musique en historien,  dans ses relations aux divers domaines de la pensée, des mathématiques à la psychologie en passant par la rhétorique ou la littérature.
La musicologie est très bien accueillie par d’autres institutions lausannoises qui commencent de mettre en place des collaborations et des échanges: le Conservatoire, l’Opéra, la Bibliothèque cantonale universitaire, et bien sûr la faculté des Lettres de l’Université.

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Jean-Louis Matthey

La BCU de Lausanne hérite des œuvres et des archives d’Andor Kovach

Andor Kovach est né le 21 avril 1915 en Erdély (Transylvanie), ancienne région de Hongrie. En 1933, il entre à l’Académie Royale de Musique Ferenc Liszt à Budapest où il suit, pour la composition, les cours de Kodály dont il devient l’assistant. De 1939 à 1940, il devient l’élève privé de composition de Bartók avant que ce dernier ne parte pour l’Amérique.
Après avoir vécu en Allemagne, au Brésil et en Belgique, il s’établit à Lausanne en 1962 où il est appelé, à la demande de Carlo Hemmerling, comme professeur de composition au Conservatoire de Lausanne. Il quitte alors son activité de chef d’orchestre pour se consacrer uniquement à la création musicale. Il enseigne au Conservatoire jusqu’en août 1976.
Kovach préférait les lignes mélodiques classiques aux travaux de la seconde école viennoise. Il se considérait lui-même comme un représentant d’un " classicisme post-moderne " selon son expression, mais se riait des étiquettes. " Je n’ai jamais supporté ces lignes en forme d’électrocardiogramme " avait-il confié à un journaliste.

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Bernard Laronde

Une approche renouvelée de la musique classique avec les enfants Rencontre avec Michel Cardinaux

Michel Cardinaux, vous venez de publier un livre illustré sur Georg Philipp Telemann, accompagné d’un CD. Pouvez-vous nous dire quelques mots de cette réalisation ?
Cet ouvrage est une invitation à découvrir l’univers musical de Telemann. La partie sonore a été enregistrée sous ma direction par l’Yverdon-les-Bains String Orchestra avec en soliste Denis Monighetti. Il s’agit d’un conte musical, c’est-à-dire d’un petit livre illustré accompagné d’un CD. Ce n’est donc pas une BD, même si le sujet est présenté de façon ludique. Les illustrations y jouent un grand rôle pour les plus jeunes, qui peuvent relier ainsi leur imaginaire à la musique. Pour résumer, l’histoire est celle d’un petit garçon, Super Presto, et de son complice le chat Moderato qui partent à la découverte de la musique classique en rencontrant un compositeur célèbre. Le but visé est que l’histoire soit au service de la musique – et non l’inverse –, tout ceci avec un support lié au dessin de qualité et agrémenté d’un texte récité par des comédiens professionnels.

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Comptes rendus

  • Les 20 ans de l'EJMA