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Propos
recueillis et traduits par Nicole Coppey
Mozart,
un message à notre humanité. Entretien avec Shlomo
Mintz
Shlomo
Mintz pense que dans le cas de Mozart, même sil est
brillant, on arrive parfois à un stade où on en
a trop. Même si elles font du bien à lesprit,
les grandes choses doivent toujours être balancées
avec dautres choses. Les médias et le marketing
soccupent plutôt de lemballage autour de Mozart
que de Mozart lui-même. Il serait préférable
de célébrer le personnage, le compositeur, avec
de très bons choix. Selon lui, pour interpréter
Mozart, il faut passer par deux étapes très importantes :
il faut évidemment savoir jouer ses uvres du point
de vue technique, mais il faut naturellement aussi atteindre
la simplicité. On y parvient quand on est très
jeune ou très vieux, pas nécessairement dans la
même chronologie. La chose la plus difficile avec Mozart,
cest darriver à ce genre de simplicité
en jouant des choses très complexes. En dire plus ne serait
pas utile. La chose la plus importante, cest davoir
lesprit assez aiguisé pour pouvoir comprendre la
conception. Le reste ressort des techniques spécifiques,
de lexpérience et aussi de lexpérience
de la vie.
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Jean-Luc
Darbellay
Mozart
!
Mozart
pour moi, tout compte fait, est un " collègue "
très important. Jai eu la chance de faire sa connaissance
comme clarinettiste et comme " corniste de basset "
dune manière très intimiste. A commencer
par son uvre ultime, son Requiem écrit pour une
formation dorchestre hors de toutes les normes, avec, comme
bois, uniquement les deux cors de basset et les deux bassons.
Sarastro, dans O Isis und Osiris est lui aussi
accompagné par deux cors de basset, deux bassons, trois
trombones et les cordes graves. Le concerto pour clarinette de
Mozart a été écrit, on le sait, à
lorigine pour un cor de basset en sol. Ma première
partition, Glanum, est écrite pour trois cors de
basset. Je lai composée afin de " garnir "
un programme autour des Divertimeni pour la même formation
de Mozart. Celle-ci ma mené tout droit à
mon Requiem à moi qui vient dêtre créé
par les churs et lorchestre de la Radio de Leipzig
sous la direction de Fabio Luisi. Au cur de la partition,
le Recordare. Il est écrit pour un
cor de
basset obligé en alternance avec une flûte basse,
une combinaison très rare, mais dune ambiguïté
des timbres étonnante.
RMS
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Vincent
Favre
Mozart
et le jazz : un exemple dimprovisation structurée
Le
pianiste romand Vincent Favre a été invité
le 27 janvier, jour du 250e anniversaire de Mozart, dans lémission
JazzZ sur Radio Suisse Romande Espace 2 afin de tenter
un " rapprochement " entre la musique de
Mozart et la sienne (disons la nôtre celle daujourdhui).
Et il a joué à cette occasion des pièces
au piano en se servant se jouant de compositions
de Mozart. Généralement, les compositeurs désireux
de varier un thème choisissent de préférence
des sujets assez simples, par exemple des morceaux de type " aria ",
se réservant à eux-mêmes tout le travail
de développement. Donc pas de fugue, pas de mouvement
de forme sonate. A priori. Vincent Favre a choisi de transcrire
lintroït du Requiem (qui contient une fugue !)
et lintroduction du Quatuor 19 les dissonnances ,
K. 465 (qui sinscrit dans une architecture de forme sonate !).
On a surnommé ce quatuor les dissonances à
cause de son introduction. Mais la rupture que Vincent Favre
impose dès la fin de lénoncé de Mozart
par un accord bartókien, fortissimo subito en point
dorgue, nous fait mesurer toute la distance entre la notion
de dissonance que pouvait avoir un musicien du XVIIIe siècle
et la nôtre. Ensuite il développe :
1. lharmonie chromatique des mesures 1-3 et
5-7,
2. les mouvements ascendants en dixièmes parallèles
des mesures 4 et 8,
3. la présence suggérée de laccord
augmenté à la mesure 12,
4. lintervalle de neuvième mineure à la mesure
9,
5. la pédale de dominante qui clôt lépisode,
mesures 16-22.
Le langage varie de latonalité pure à une
tonalité plus ou moins élargie.
RMS
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Comptes
rendus
Une journée consacrée au quatuor à
cordes |